GRASSE

Grasse, capitale française du parfum, est perchée sur les collines surplombant Cannes et Mougins, à seulement une demi-heure de Cannes. Elle est également bien desservie par les bus et par une liaison ferroviaire récemment établie. Lancée en mars 2005, la ligne ferroviaire relie Grasse à Cannes en 25 minutes, puis à Antibes, Nice, Monaco, Menton et Vintimille en Italie.

Grasse est la capitale nationale et mondiale du parfum depuis le XVIIe siècle et représente toujours les deux tiers de la production française. Les trois maisons de parfum historiques, Fragonard, Galimard et Molinard, accueillent les visiteurs et proposent des visites guidées gratuites de leurs usines ainsi que la possibilité de tester (et d'acheter) leurs produits sur place.

Le parfum des fleurs et l'air frais et pur de l'été à 350 m d'altitude attirent depuis des siècles visiteurs et investisseurs immobiliers, notamment la princesse Pauline Bonaparte (sœur de l'empereur) et la reine Victoria, qui ont toutes deux passé beaucoup de temps à Grasse, cette dernière séjournant à la villa des Rothschild ou au Grand Hôtel.

Le centre-ville est un enchevêtrement de ruelles étroites et sinueuses et d'escaliers, une tour carrée sarrasine, des vestiges des remparts du XVIe siècle et des maisons médiévales datant des XVIIe et XVIIIe siècles. On y trouve également de superbes hôtels particuliers, dont l'hôtel de Cabris, l'hôtel de Pontevès et le Court de Fontmichel, de magnifiques villas du XVIIIe siècle et le casino Belle Époque (aujourd'hui transformé en centre de conférences). L'immobilier est aujourd'hui tout aussi recherché pour les mêmes raisons, l'air plus frais en été et des vues à couper le souffle, il y a donc beaucoup plus de villas et d'appartements récents qu'auparavant, mais Grasse a conservé son caractère.

De retour dans le vieux village, une ruelle étroite mène à la place du Petit Puy avec la cathédrale Notre-Dame du Puy du XIe siècle et son immense clocher du XVIIIe siècle. À l'intérieur de la cathédrale se trouvent trois tableaux de Rubens, commandés à l'artiste alors relativement inconnu en 1601 par l'archiduc Albert pour la Santa Croce di Gerusalemme à Rome et offerts à Grasse au XIXe siècle, ainsi que le tableau de 1754 « Le Christ lavant les pieds des apôtres » de Jean-Honoré Fragonard, dont le nom est aujourd'hui synonyme de parfum.

Que faire d'autre à Grasse ? Une visite historique à pied de 90 minutes de Grasse a été cartographiée par l'Office de Tourisme pour les personnes intéressées, et les promenades à travers les forêts pour découvrir les nombreuses grottes et cavernes dans les collines calcaires valent la peine pour les plus aventureux et les amoureux de la nature. Le Trou du Curé atteint une profondeur de 60 mètres et la Grotte de la Cascade de Saint-Sauveur descend jusqu'à 150 mètres.

La région de Grasse abrite de nombreux vestiges très anciens datant de l'âge du bronze, mais ce que nous voyons aujourd'hui est une véritable ville médiévale qui a résisté aux raids des Sarrasins au IXe siècle et qui a connu une histoire riche mais mouvementée depuis lors, notamment en tant que république indépendante avec Gênes et Pise au XIIe siècle. Elle a été détruite sur ordre de l'évêché d'Antibes au XVIe siècle et a fait office de capitale du Var pendant la Révolution française, devenant une partie des Alpes Maritimes lorsque Nice est devenue française en 1860.

En plus des trois musées du parfum, le Musée d'Art et d'Histoire de Provence présente la peinture, l'archéologie, l'ethnologie et l'histoire de la région, et il y a trois moulins à huile traditionnels et anciens qui valent le détour.